Mamma Mia ! ABBA FOR DUMMIES
Il y a des soirs ou on a pas le choix de ce que le cinéma nous offre à voir. Dans ces moments, on se retrouve à voir des trucs qu’on avait pas vraiment prévu d’aller voir.
Les jeunes filles blonde ont de ces idées… se marier à 22 ans avec un play-boy fadasse prénommé Sky par exemple. Ou envoyer des invitations à ladite cérémonie à ses trois pères potentiels, trois anciens amants de sa mère; tous aussi susceptibles les uns que les autres d’avoir triomphé de la compétition spermatique lors d’un même été. Non, ce n’est pas sa mère qui s’en est vantée, sa progéniture l’à découvert en furetant dans son journal intime de l’époque…
La cérémonie doit se passer dans l’hôtel de charme que sa mère gère tant bien que mal dans les îles grecques. On se demande pourquoi ces difficultés, d’ailleurs, tant la baraque semble sortie d’un catalogue Coté Sud et est en plus dotée d’une plus-value marketing appréciable : Situé sur l’emplacement de la source d’Aphrodite, censée conduire chaque personne qui en boit à un télescopage imminent avec son âme sœur, c’est aussi un ancien monastère (Huh … …que faisaient les moines sur l’emplacement d’un culte païens pareil ?).
La mer, le patrimoine architectural et spirituel, des feuilles de vignes farcies et une baise d’enfer ? Voyons, elle devrait crouler sous les réservations…
Bref, les trois géniteurs potentiels débarquent sans savoir ce qui les attend, la mère n’est pas prévenue, Sky fait la gueule parce que les états d’âmes de sa blonde commencent à le gonfler et Sophie, contrairement à ses brillantes prévisions, ne sait pas distinguer à l’œil l’appel de l’ADN parmi trois quinquagénaires inconnus.
Ce speech un peu relou est un prétexte complet pour coller sur l’intrigue un maximum de tubes d’Abba, puisque le film est tiré d’une comédie musicale montée à Broadway l’année dernière. On y affirme en permanence et en musique qu’un peu d’argent, ça doit être marrant, que les reines de la danse ne quittent jamais l’adolescence ect…
Comme annoncé, il s’agit donc d’une comédie musicale kitschissime et dégoulinante de bons sentiments. Tout ce beau monde cabotine comme si leur vie en dépendait. Meryl Steepsemble parfois sous extas, Colin, de plus en plus Firth, Pierce toujours Brosnan, ne se donnent pas trop de mal pour sortir de leur archétype donné. Egalement au casting : deux sidkicks de la jeunesse du personnage de Meryl, dont un appartement-témoin de la chirurgie esthétique et un improbable sosie de Christine Boutin (évidement, ce n’est pas le même personnage). Le seul grain de sable du film vient de ce casting vieillissant imposant leurs tronches liftés, leurs cheveux blancs et leur bedaine. Seul Amanda Seyfried, qui joue la future mariée, semble avoir fait le chemin inverse vers davantage de conformité plastique. En clair on l‘avait connu plus pulpeuse encor dans Veronica Mars (excellente série au demeurant). On note aussi que certains ne savent pas trop chanter … (James Bond, pour ne balancer personne)
Un mariage, un coming out, quelques clichés sur les habitants des îles grecs, les ânes et les fagots de bois secs plus tard, tout se finit a peut près bien. Le film s’avère être une comédie de remariage, et le générique embraye sur un feu d’artifice de kitsch seventies. Quant au spectateur il manque un peu d’étouffer sous la guimauve. Sympathique et survolté mais Too much comme un gâteau à la crème. Doit prendre toute sa dimension avec des potes motivés et un peu de vin de Thessalonique.